La west coast néo-zélandaise n'a rien à voir avec la Californie. Ici les éléments sont déchaînés et incertains, d'un côté la mer de tasman, de l'autre une chaîne de montagnes de type alpine.

Quand nous sommes arrivés à Fox Glacier, nous savions déjà que toutes les randonnées étaient impraticables. Un cyclone début février a laissé les traces de son passage. Les sentiers étaient encombrés d'arbres couchés par les vents puissants et de boue déplacée par des pluies torrentielles. Notre objectif se portait donc sur Franz Josef.

Sauf qu'en débarquant du sud par la seule route de la côte ouest, le passage par Fox Glacier n'est pas négociable. Notre passage ici fût aux alentours de 19h, sous la pluie, et coupé dans le vif par une route fermée entre Fox Glacier et Franz Joseph pour les mêmes raisons que les sentiers de randonnées.

Il nous fallut, dans un léger stress, trouver un endroit où amarrer pour la nuit. Ce fût sur un parking de café/motel. Pas au top de la luxure, mais tout de même équipé de cuisine et salon commun convivial. La nuit pouvait nous enrober de sa noirceur en attendant le lendemain.

Minuit sonné par une sirène type bombardement sur pearl harbour, nous sommes sortis à l'extérieur de roberta pour rejoindre d'autres surpris et comprendre ce qu'il se passait. Tsunami? Tremblement de terre hautement richeterrien? Avalanche de boue sur la ville? Aliens forcenés? Au final, rien sinon un mystère. On put reprendre notre nuit normalement.

Au lendemain, la ville semblait en état de siège. Des voitures, motos, camping-cars, bus, soucoupes volantes, garées partout où la place le permettait. Toute la population océanique semblait bloquée dans cette ville de moins de 500 habitants.

Forte heureusement, les néo-zélandais se sont bien remués pour débloquer la situation. A 13h, la route fût réouverte, évitant à toute la populace stagnante un détour de 9h par Christchurch (situé sur la côte Est...).


Nous pouvions continuer notre cheminement de touristes itinérants normalement et arriver à Franz Josef Glacier :

-Tatare tunnel walk : long tunnel creusé par les chercheurs d'or inspiré par les grottes de nos ancêtres des cavernes. De l'eau jusqu'aux chevilles, de la noirceur pailletée de petits vers luisant à la lueur bleutée, semblable à un petit univers étoilé.

-Hot pools : bassins d'eau chaude, jusqu'à 40°C, ça commence à picoter les pigments. Nous n'avons toujours pas compris si c'était de l'eau naturellement chaude provenant de la géothermie, mais d'après la région il n'y aurait rien d'étonnant à ça.

-Alex knob : sommet après 1000m de dénivelé positif, encombré d'arbres couchés par le vent. Cette randonnée était censée nous donner une vue imprenable sur la mer et sur le glacier de Franz. Résultat des comptes : un beau voyage dans les nuages, pour au final arriver au sommet et se taper une telle ramassade d'eau de pluie qu'il ne nous fût pas possible de manger paisiblement à la française (plus de 5 minutes). Randonnée conseillée par un ami batteur qui vient de déclarer en mariage sa belle. Je terrai son nom, en tout cas MERCI pour ce moment.

Roberts point : Malgré la météo instable on persiste avec la marche. Cette fois, nous fûmes plus chanceux. Temps parfait et sentiers riches de différences, roches à escalader, pont de singe sur des hauteurs suffisamment hautes pour le saut à l'élastique, cascades d'eau, vue imprenable sur glacier...

Okarito : dernier lieu de notre passage dans ce coin. Nous nous sommes juste stoppés là pour contempler le coucher de soleil sur la mer. Pas dégueu.


Finalement quand je vois les différentes proportions de mon texte, je me dis que dans un voyage, c'est bien les difficultés qui sont le plus intéressantes à raconter.