Après avoir visité le très célèbre Milford Sound en bateau parmi des centaines d'autres touristes, nous nous sommes attaqués à un fyord bien moins accessible, le Doubtful Sound. Cette fois en kayak et pour deux jours, soit, 1 nuit plongés dans le Fyordland, coupés du monde.

Pour y accéder, après avoir rejoint la ville de Manapouri, il faut faire 2h de bateau sur le lac éponyme à la ville, puis 1h de bus sur des routes quelque peu accidentées.

En plus de notre guide Jeff, nous étions 6 répartis sur 3 Kayaks (équipés de gouvernail, easy pour tourner). La première journée dans le fyord fût calme et ensoleillée. Paysages incroyables où l'on se sent tout minus. Seul point délicat, entre un américain, un kiwi et un couple d'internationaux qui ne parlent qu'anglais entre eux et ne panant pas un mot de francais) difficile de dialoguer aisément tout en kayakant.

En fin d'après midi, Jeff nous indique une épaisse jungle sauvage infranchissable en nous informant que c'est là où nous passerons la nuit. Même arrivés à la lisière de la flore impossible d'imaginer la moindre place pour débarquer 3 kayaks et planter 3 tantes.

Pourtant, après avoir franchis quelques fougères, un campement rudimentaire et inhabité se dévoila à nous.

Après avoir ramené les kayaks aux sols (les machins doivent peser une tonne chacun) et l'installation de 4 tentes, la soirée s'est écoulée entre baignades dans le fyord, toilettes dans une source jointe (source d'eau potable comme très souvent en Nouvelle-Zélande) et repas dans une tante permanente blindée par une moustiquaire pour rester à l'abri des sandflies.

La nuit tombée, les bruitages dans le fyord montrent que nous ne sommes pas seuls. Pas de panique, ici pas de bestiaux dangereux, sinon les sandflies, qu'on peut heureusement très aisément écraser avec le petit doigt.

Deuxième jour, le temps s'annonce plus couvert. Et en effet, après avoir remballé tout notre campement et remis à l'eau nos kayaks une petite pluie commença à tomber. Après une heure dans un paysage complètement changé par le temps par rapport à la veille, beaucoup plus obscur, le vent se leva avec les ondulations qui vont avec sur l'eau. Et la même avec le gouvernail, c'était beaucoup moins easy! On a compris que nos compétences résumées aux descentes de d'Ardèche étaient insuffisantes!

Au vue des conditions, Jeff décida que pour la fin de ce petit périple, il fallait rentrer à la voile. Comment rentrer à la voile en kayak, en collant les kayaks les uns aux autres et en attachant la voile sur les pagais levées vers le ciel.

On finit en mangeant tous ensemble dans un hangar à l'abri d'une pluie battante, en attendant le bus retour, ou lors des conversations, notre guide nous appris que pour d'obscures raisons, Jeff n'était pas son vrai prénom ... ces néo-zélandais...